La dyslexie, cette maladie qui rend l'enfant incapable d'acquérir les techniques du langage, est désormais décryptée. Selon des travaux de chercheurs publiés lundi, l'imagerie du cerveau permet de dire, dans la plupart des cas, si un adolescent souffrant de dyslexie pourra ou non surmonter ce trouble de l'apprentissage de la lecture. La dyslexie toucherait entre 10 à 12% de la population dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé.
«Cette découverte apporte un éclairage sur la manière dont le cerveau de certains dyslexiques compense les difficultés de lecture», explique Alan Guttmacher, directeur de l'Institut national américain de la santé de l'enfant et du développement humain, qui a financé cette recherche. «La compréhension de l'activité cérébrale liée à la compensation de ce handicap pourrait conduire à développer des techniques capables d'aider les dyslexiques à renforcer ce mécanisme», poursuit-il. «De la même manière, de nouveaux traitements pourraient être développés pour ceux souffrant de dyslexie dont le cerveau ne parvient pas à compenser ce trouble», ajoute le Dr Guttmacher.
La clé : une région du cerveau située près de la tempe droite
Les 45 enfants ayant participé à cette étude, âgés de 11 à 14 ans, ont été soumis à une batterie de tests pour évaluer leurs capacités de lecture. Il a été déterminé que 25 étaient dyslexiques. Les chercheurs de l'Université de Stanford (Californie, ouest)? dont l'étude paraît dans les Annales de l'Académie américaine des Sciences (PNAS) du 20-25 décembre, ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Ils ont constaté que 13 de ces dyslexiques activaient une région du cerveau, près de la tempe droite, plus souvent que les autres. Ils ont aussi observé que ces mêmes enfants avaient des connexions plus fortes dans un réseau de fibres cérébrales reliant l'avant et l'arrière du cerveau.
Les chercheurs, dont Fumiko Hoeft, ont soumis les mêmes enfants dyslexiques aux mêmes tests de lecture deux ans et demi après et constaté que les treize enfants qui activaient cette zone spécifique du cerveau près de la tempe droite avaient beaucoup plus de chances d'avoir surmonté leurs difficultés de lecture que les douze autres jeunes dyslexiques dont le cerveau ne compensait pas ce trouble. Combinant les données obtenues avec les examens IRM, les auteurs de ces travaux ont pu prédire avec 72% d'exactitude qui des enfants dyslexiques avaient les meilleures chances de surmonter ce trouble.
source: Leparisien.fr