Troubles du comportement : comment l’aider à les surmonter ?
A la moindre contrariété, il se met en colère. Son psychologue l’aidera à développer une autre communication, au moyen de pictos, de signes et de mots pour exprimer ses besoins et ses angoisses. Il lui donnera aussi des repères spatio-temporels pour rendre le monde plus prévisible. 9 professionnels (issus de disciplines variées) et 5 parents apportent leur expertise sur les méthodes qui peuvent l’aider.
Le conseil n° 1 de la psy en Sessad
Améliorer sa capacité à communiquer
Au moment de rejoindre la cour de récré, après la classe, un groupe d’élèves bouche la sortie. Un enfant ordinaire demanderait à ses camarades de le laisser passer. Mais comment faire quand on n’a ni les moyens de débrouiller la situation, ni la possibilité d’exprimer son besoin ? « L’un de nos objectifs est de développer la capacité de l’enfant à communiquer, explique Isabelle Balivet, psychologue au Sessad S’calade. Pour cela, nous définissons d’abord des pictogrammes, des images ou des signes, adaptés à son niveau de développement. À l’aide de ces outils, nous proposons ensuite à l’enfant de désigner des objets, de formuler une intention, d’exprimer un désir. Au fur et à mesure des séances, un mécanisme se met en place, qui sera transposable dans la vie de tous les jours. »
L’intervention de l’art-thérapeute
Explorer d’autres formes de langage
Au-delà de besoins élémentaires (manger, boire, aller aux toilettes, etc.) qui n’arrivent pas à s’exprimer, les colères peuvent être sous-tendues par une angoisse, une excitation mal maîtrisée. « Le processus de création artistique est une voie propice pour exprimer librement son ressenti, remarque Angela Evers, art-thérapeute*. Il n’exige pas la maîtrise d’un langage formel, verbal, auquel beaucoup d’enfants porteurs de troubles du comportement n’ont pas accès. Il ouvre la porte à une autre communication et laisse libre cours aux contenus inconscients ou confus. Lorsqu’un enfant dessine, découpe du papier ou malaxe des morceaux de terre, il exprime ses préoccupations au travers des formes, des couleurs. C’est une façon pour lui d’évacuer ses inquiétudes, de faire baisser ses tensions et de diminuer son angoisse. ».
*A noter que l’art-thérapie est une médiation, pas un soin.
Le conseil n° 2 de la psy en Sessad
Structurer l’espace et le temps
Ces enfants sont souvent dans l’incapacité de prévoir ce qu’il va se passer, ce qui provoque des colères et des comportements inappropriés. « Si le premier axe de notre travail consiste à aider l’enfant à mieux s’adapter au monde, le deuxième est d’aménager son environnement afin de le rendre plus compréhensible et plus prévisible, explique Isabelle Balivet. Pour cela, nous mettons en place des repères simples et stables dans l’espace et le temps. Par exemple, au Sessad, chaque enfant possède un emploi du temps, conçu en fonction de ses capacités cognitives et représentationnelles. Pour certains, il s’articule autour d’une demi-journée, et il s’agit de photos des professionnels fixées sur une ardoise. À chaque fois qu’il se rend dans un lieu nouveau, l’enfant emporte préalablement la photo sur son ardoise. »
source:
http://www.magazine-declic.com/troubles-du-comportement-comment-aider-a-les-surmonter-0811.html